Au gré des explorations, il arrive parfois de se retrouver seul dans l’attente de coéquipiers ...
C’est ce qui vient de m’arriver au gouffre de Poudry. J’aurais pu sortir avec le premier groupe et attendre dehors ... avec une bière à la main. Mais j’ai préféré attendre dans la grande salle, d’abord pour des raisons de sécurité (des novices exploraient le dernier puits) et pour visiter en détail cette partie du gouffre ou on passe toujours trop vite.
Pour commencer, en avant pour le tour de la salle ...

Tout en haut de l’éboulis, le puits de 20 m traverse l’étage caractéristique du Bathonien, beau calcaire blanc massif. Juste en dessous, l’étage (à définir) tranche un peu avec des strates horizontales blanches et noires. Les couches noires correspondent à de l’argile, beaucoup plus tendre que l’étage du Bathonien, ce qui peut expliquer la formation de l’immense salle.

Toujours depuis le haut de l’éboulis, c’est le meilleur endroit pour contempler l’impressionnant plafond, qui correspond à l’étage Bathonien. Un grand chenal de voute le sépare en deux ... et donne envie d’aller jeter un coup d’œil la haut.

L’autre extrémité du plafond reçoit des suintements et du coup est recouvert de concrétions.

L’immense éboulis est constellé d’ossements de toutes sortes et de toutes grosseurs. On peut y trouver les restes de tous les animaux de la ferme, qui étaient jetés ici en cas de mort naturelle ou prématurée, mais aussi des animaux sauvages tombés accidentellement, ici un crane de mustélidé ...

Le bois est également omniprésent sur tout l’éboulis. Par la position du gouffre dans un bois, ce n’est pas très étonnant. Par contre, la flore qui se développe dessus mériterait une étude ...

En se baladant sur l’éboulis, découverte d’une pierre polie ... étonnant ! Quelle a été le parcours de cette pierre ? Galet provenant du bord du Doubs ou pierre polie par un humain ?

Au pied d’une paroi, rencontre avec des ustensiles beaucoup plus récents mais à approcher avec prudence : grenade quadrillée et cartouches ...

Mais une lumière apparait au fond de la salle, signalant la remontée du groupe. Deux heures viennent de s’écouler ...