C’est en lisant le récit de la traversée par les spéléos du GCPM, que l’idée à germé. Ben oui, et si on programmait la même chose pour nous en 2019 ?

Pendant un week-end spéléo de 2018, on en parle et un groupe d’intéressés se forme. Ça discute dur car la traversée ce n’est quand même pas une promenade de santé...
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Pour que la traversée reste un bon souvenir, il ne faut pas qu’elle s’éternise. Il faut compter environ 12 à 15 heures sous terre pour une traversée sans histoire. Passé cet horaire, les organismes souffrent et le plaisir recherché devient vite souffrance...

Il est donc décidé de s’organiser au mieux pour réussir cette traversée mythique :
Pour travailler le physique et l’endurance, une séance de footing est instituée tous les mardis soirs à 18h30 sur les sentiers de Brognard. Un petit groupe a bien pratiqué et à même décidé de continuer !
Des sorties sont programmées pour aller se frotter à l’entrée et à la sortie du Verneau et ainsi mieux appréhender le sujet. Hélas, la programmation et la météo ne sont pas compatibles. Une visite des Biefs a tout de même être pu réalisée par quelque uns.
La connaissance du parcours est primordiale. Il nous faut un guide. Ce sera Thomas du GCPM, il va nous faire gagner un temps précieux en évitant la recherche des passages...
Egalement, la taille du groupe influe directement sur le temps de la traversée. Nous serons 6 + notre guide.

Le groupe confiant au départ des Biefs Bousset

La météo étant déterminante, la station hydrométrique de Nans/Sous/Sainte/Anne a été très suivie durant la semaine.
Malgré quelques averses, le jeudi la traversée est maintenue !
Ensuite, tout est allé très vite. Une équipe Cécile, Benoit, Pierre et Claude a prévu de coucher la veille au local du GCPM. L’autre équipe Jean-Yves et Mickael, va arriver directement depuis le pays de Montbéliard.
Bien sûr l’équipe 1 fut à l’heure et fin prête et tout le contraire pour l’équipe 2. Pour sa décharge, il faut reconnaitre qu’elle n’avait pas les bidons étanches ni les kits... Mais on leur a mis tout de même une bonne pression !!

Descente dans les Biefs

A 8 h15, nous nous engageons dans les Biefs Bousset. Notre quide est vraiment sympa, il est venu hier réaliser l’équipement.
Après la salle de la décantation, il faut chercher le bon passage suivi du fameux méandre qui finalement se passera mieux que prévu avec le kit.

C’est parti pour l’immersion

A 11 h 20 nous sommes en mode humide et en partance pour aller enfin se tremper dans le Verneau. Quelques passages étroits, un petit puits, on est dans le collecteur ! Après plus d’un kilomètre à patauger, on arrive à un passage crucial dans la salle des Patafouins... Notre guide très à l’aise passe et repasse le célèbre siphon qui devient de plus en plus boueux et tire tous les kits de l’autre coté. La plupart des participants n’ont jamais passé ce genre de difficulté et la tension devient palpable... Mais ça passe !

Préparatif pour la plongée dans le siphon des Patafouins

Passé le tube en U, on arrive dans du gros volume et il faut chercher le bon cheminement pour franchir la Barre des Écrins.
Une pause casse-croute est enfin prise du coté de la salle du Gnôme.
Il y a des scotchlight et des cairns partout. Une corde équipée en fixe nous permet de descendre le dôme d’un immense effondrement ancien pour rejoindre l’actif.
Cette fois on est dans ce qui ressemble à un canyon. La partie aquatique commence. Des marmites ou de larges bassins. Parfois on passe en marchant, de l’eau jusqu’au cou, parfois on doit nager quelques brasses, le sac sur le dos.

Dans le canyon

La marche dans l’eau nécessite de rester toujours très vigilant pour éviter les marmites qui déséquilibrent, les pierres en saillie qui tapent les genoux et tibias... Il vaut mieux être devant pour profiter de l’eau claire.
Il faut rester très attentif pour trouver les bons appuis
Descente sur une petite corde équipée en fixe dans le puits du Vieux Fou, où on atterrit direct dans de l’eau profonde. On est à la moitié du parcours !
On arrive à la Corniche, le passage de vire est équipé en fixe. Dans mes souvenir, il y a une trentaine d’année, il n’y avait pas d’équipement et on avait fait une chaine pour passer les kits...
Il ne reste que le bassin merdique en aquatique. Le sol du bassin est recouvert d’une profonde couche de boue molle pas facile à traverser. Il faut planter jambes après jambe dans un truc mou pour avancer dans l’eau.
Traversée de la gigantesque salle du Bon Négro et petite halte dans la salle Belauce pour retirer les combis néoprène, casse-crouter et en profiter pour aller contempler le tripode.

Le Tripode

Puis c’est reparti avec l’escalade du Puits du Légionnaire suivi de la galerie des plaquettes. L’environnement devient plus familier. A la confluence, la sonde du GIPEK est au sec.
Puis tout s’enchaîne sans problème : salle des Momies, la Plage, salle Christian Devaux, salle Fournier, salle Nanette. Les dernières marmites sont les plus belles et un visiteur n’hésite pas... à aller voir au fond !
Arrive enfin la terrible vire équipée d’un câble en acier tout neuf. Il faut tirer sur les bras qui sont déjà bien endoloris.
La dernière difficulté, le boyau du GSD est une horreur, les genoux et les coudes sont très sollicités et il faut tracter le kit qui a du mal à suivre. On verra même un explorateur échapper son bidon étanche dans le ruisseau avant d’entrer dans le boyau... Ce geste serait-il prémédité pour faciliter la traversée du boyau ?
Les rampings de Baudin nous achèvent mais la sortie est proche. A 20h45, tout le monde est dehors à écouter les chouettes très surprises.
Nous venons de boucler notre projet en 14h30 !

La sortie dans la nuit à Baudin

Il reste à récupérer les voitures aux Biefs et l’on retrouve nos 2 équipes. L’équipe pressée rentre illico dans le Pays de Montbéliard. L’équipe cool part au gite avec comme programme : douche, casse-croute, dodo...

Encore un grand merci au GCPM pour toute la logistique : le prêt du gîte, l’équipement et le déséquipement des Biefs, et en particulier à Thomas, notre guide.