Stage EFS "sous la Seranne" 2017 - Hérault
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Le GSAM soutient et encourage les stages fédéraux. Au delà des apports techniques aux membres, les stages font parfois découvrir une région karstique, prétexte à des expé clubs. Sans compter le partage des connaissances au retour des membres enthousiasmes de partager les astuces et techniques en perpétuelles évolutions.
Du 18 au 25 février, Nathalie & David ont pris part au stage de l’Ecole Française de
Spéléologie (EFS) intitulé « sous la Seranne ». La montagne de la Séranne est un petit massif calcaire
situé dans le département de l’Hérault (34) à l’extrême Sud du Massif Central et bordée sur son adret
par la Buèges, affluant de l’Hérault. Sa hauteur varie de 700 à 900 mètres et sa longueur est d’environ
25 kilomètres. Vieille d’environ 145 millions d’années, la Séranne s’est formée sur une barrière de
corail. On y trouve donc des fossiles marins. Le gîte choisi par l’organisation était un peu à l’Est de la
Seranne, à Valflaunès au « mas des violettes ».
Samedi 18 février :
Rendez-vous était donné à partir de 17h au gîte. Excepté Ulysse originaire de Caen, les autres
stagiaires venaient tous de la moitié Est de la France, de Perpignan pour la plus méridionale à
Dunkerque pour les plus septentrionaux. Certains venant en voiture, d’autres en train ou même en bus
pour les dunkerquois en provenance direct de Madrid ! La soirée a été consacrée à la perception des
chambres et aux diverses présentations.
Dimanche 19 février :
Pour cette première sortie nous sommes répartis en binômes de stagiaires avec au moins un
encadrant pour chaque binôme. Les « couples » sont faits en fonction des objectifs de chacun mais
également en fonction des « affinités ». Cette première sortie est une sorte d’état des lieux d’entrée.
C’est donc tout naturellement que Nathalie et moi sommes ensemble avec pour accompagnateur
Emmanuel Cazot (un des auteurs du « manuel technique de Spéléologie 2ème Edition »). Notre
première cavité sera celle de « la fausse monnaie » sur la commune de Mas de Londre.
Certaines topo datent d’une trentaine d’année avec un descriptif de l’entrée assez approximatif. De plus,
la route choisie pour nous rendre sur site est en sens unique. Le petit détour sans grande importance
nous a fait perdre un peu de temps. Heureusement en spéléo, on n’est pas pressé.
Arrivés sur place, nous nous mettons à la recherche de l’entrée. Il y a des trous partout, heureusement
ils sont de petit diamètre alors que notre entrée est un puits de 5 X 5m. Finalement, Nathalie et Manu
poursuivent la recherche de l’entrée tandis que je vais chercher la voiture afin de la rapprocher. Manu et
Nathalie reviennent fiers de leur réussite, en même temps qu’un chasseur. La battue au sanglier est
terminée. Cela me tranquillise un peu. Frais et dispos, nous nous équipons puis approchons du fameux
puits. Manu commente et corrige mon équipement puis nous descendons.
Le puits d’abord, quelques petits toboggans ensuite tout se déroule bien et nous nous arrêtons pour
prendre notre repas.
Peu après le repas, un passage difficile en montée est sur notre trajet. Opposition d’abord, appui sur une
très petite surface (un pieds) pour changer de direction, l’endroit est peu propice pour une séance photo.
C’est dommage car la salle est vaste et jolie mais mieux vaut se mettre en sécurité à peine plus haut... là
d’où la vue est moins impressionnante. Puis nous continuons jusqu’à un petit passage pas très
impressionnant. La grotte se sépare en deux et la partie inférieur est bouchée. Il faut monter pour
poursuivre. C’est amusant on se croirait dans un film ou un dessin animé, lorsque les murs des maisons
disparaissent. Manu est au dessus et son plancher est le plafond de Nathalie à environ 2 m de hauteur.
Nathalie d’ailleurs qui peine à monter car la roche est glissante et les appuis peu pratiques. Il ne lui
« reste plus qu’à » hisser le bassin de quelques centimètres et rouler sur ce plancher. Je me dis qu’il faut
aller l’aider. Mais non, si je l’aide ici, elle voudra continuer sans se soucier de son état ni de sa fatigue
en oubliant le trajet retour. Le passage étroit précédent me fait un peu peur car il n’y a pratiquement pas
moyen d’aider quelqu’un dans la peine. Bon, je ne vais pas l’aider mais je peux m’avancer pour me
mettre « en sécurité » juste en cas de glissade. A peine ai-je fais le premier pas pour me mettre sous elle
en parade, qu’elle chute de tout son poids à plat dos. Respiration coupée mais je n’ai pas pris la peine de
faire attention au sol, s’il y avait des aspérités ou simplement un caillou posé là, comme ce fut le cas
pour une autre Nathalie de notre connaissance, qui maintenant est en fauteuil. Grosse frayeur mais plus
de peur que de mal, enfin pour nous. Après avoir récupéré un peu, Nathalie est endolorie d’à peu près
partout et ne parvient pas à faire de profondes inspirations. Nous faisons demi-tour et finalement le
retour se passe sans encombre.
De retour au gîte, nous confions notre souhait de rester en binôme pour le reste de la semaine.
Lundi 20 février :
Nathalie ressemble à la Schroumpfette : bleue de presque partout. C’est joli, ça m’amuse
(maintenant que je sais qu’il n’y a rien de cassé) mais Nathalie partage un peu moins mon candide
amusement. Aujourd’hui direction Gennevaux avec François Beaucaire comme encadrant.
Très bonne journée d’apprentissage. Nathalie reprend confiance en elle malgré les douleurs (et la 4ème
côte droite déplacée comme nous l’avons appris au retour auprès de l’ostéopathe). L’approche du puits
est assez facile et m’a permis de peaufiner mon apprentissage des mains courantes. Les ressauts dans la
galerie nous on permis d’installer et de passer des déviations. Le reste a été une jolie promenade.
Mardi 21 février :
De nouveau avec François, nous allons à la grotte exsurgence du Garrel.
L’entrée artificielle de cette grotte est déjà très jolie. De loin ça ressemble à un petit tumulus derrière
lequel se trouve une petite trappe. Là encore la première descente est à équiper. Main courante sur
amarrage naturel. L’entrée du puits est équipée de broches facilitant l’équipement. Une petite déviation
installée plus loin et me voilà « perdu ». C’est très joli mais ça descend à droite, à gauche, au milieu :
quatre passage en tout plus un petit trou dont je ne vois pas le fond mais qui semble partir
horizontalement. Le temps que j’ai passé à équipé, Nathalie l’a passé à attendre et elle commence à se
refroidir. François prend en charge la suite de l’équipement. En fait les galeries se rejoignent et la suite
est également équipée de broches voire de cordes. La progression se fait tranquillement de salle en
salle...
Là c’est moi qui suis en « surchauffe ». Nous profitons pour grignoter un peu puis entamons le trajet
retour. Nathalie s’occupera de déséquiper.
Mercredi 22 février :
Sortie « culturelle » au programme d’aujourd’hui pour une partie des stagiaires. L’idée est de
mieux comprendre et appréhender l’histoire de la zone. La région « est un véritable gruyère » pour
illustrer la quantité inouïe de cavités de la région. Et encore peu de prospection a été faite et beaucoup
reste probablement à découvrir. Largement de quoi motiver les nouvelles générations de spéléologues
ou motiver les anciens pour leur vacances. Certaines de ces cavités sont connues depuis longtemps car
utilisées dès le néolithique. Ce sont ces grottes que nous visitons. Peu de progression, pas besoin
d’équipement spécifique.
D’abord la grotte des Ours longue de près de 400 m (horizontal) avec des traces et des ossements
retrouvés de rhinocéros laineux, de hyènes des cavernes.
Puis un petit passage au barrage de Saint Laurent le Minier dans la vallée de la Vis et la grotte du
Bertas (grotte citerne au néolithique).
Puis LA grotte numéro 6 du moulin neuf sur la commune de Brissac. Les trace d’occupation sont
estimée à 2 800 av. J.C. Des restes de poterie y ont été retrouvés. Il s’agissait d’une grotte dans laquelle
les occupant récupéraient l’eau. D’ailleurs un vase est encore sur place et pris dans le calcaire qui
doucement l’a intégré dans une concrétion originale.
Puis la grotte numéro 2 du moulin neuf toujours sur la commune de Brissac, la source de la Buèges, le
dolmen de Thières, le menhir de Lacan et enfin la grotte Baume-Mouton à Saint Guilhem le Désert, qui
elle aussi, révèle des traces d’habitat datant du néolithique.
Jeudi 23 février :
Falaise qui porte bien son nom : le mur des lamentations sur la commune de Laroque. Mur très
utilisé tant par les spéléos que les grimpeurs.
C’est là qu’on fait et refait en se lamentant de ses échecs au début puis de sa lenteur par la suite... sans
doute. Heureusement la vue sur l’Hérault dans cette vallée encaissée est jolie et le temps ensoleillé qui
nous poursuit depuis le début du stage rend tout plus supportable, y compris nos lamentations.
Vendredi 24 février :
Dernière journée, tout le monde est assez fatigué. Nous nous retrouvons dans un groupe de 6 (4
stagiaires et 2 accompagnateurs) pour visiter la grotte du Maire sur la commune de Laroque. Il s’agit
d’une grotte traversée dont l’entrée est à côté de la falaise de la veille et la sortie en contre-bas vers le
parking où les voitures sont garées.
Malheureusement pour nous, les indications du trou d’entrée n’étaient pas correctes. La bonne entrée
supérieure est à quelques mètres seulement de trou que nous avons visité. Nous avions décidé de partir
du haut, d’équiper, de ressortir et d’en profiter pour manger. Ceux qui se sentiraient d’attaque pourraient
faire le trajet en sens inverse et en profiter pour déséquiper. Mais voilà contrairement à la topo, à peine
après 5m de progression nous tombons sur un puits d’à peine 10m ne débouchant sur rien d’autre que
des siphons. Nous rebroussons chemin et commençons par l’entrée inférieure. Là nous sommes au bon
endroit mais rapidement bloqués par l’eau. La semaine qui a précédé celle du stage a été très pluvieuse
et même à l’origine d’inondations. Rien d’étonnant à ce que nous nous trouvions, aussi près de l’Hérault,
bloqués par l’eau. Petite sortie mais jolie et agréable.
Le temps de rentrer au gîte pour récupérer le matériel commun non utilisé ce jour et repartir le laver
avec notre matériel.
Bonne semaine pour une première, plaisante et motivante, assez pour avoir envie de renouveler
l’expérience et surtout nous rendre impatient de nouvelles sorties... dès que les bleus et les courbatures
se seront atténués.