Le Truchot de Montenois en temps de crue, ça donne quoi ?

mardi 2 février 2021
par  Manon
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Le trou du Truchot à Montenois en temps de crue, ça donne quoi ?
Telle était la question que se posait Cécile.

Pour y répondre, une seule solution ! Aller voir sur place ! Léa, Coline et moi (Manon) les 3 dernières recrues, demandons à Cécile si ce trou est faisable par des débutantes. Elle répond "Ça me paraît faisable, on peut prendre une échelle pour le puits après le ressaut d’entrée."

Par curiosité, le vendredi soir, je file sur le site afin d’en savoir plus sur ce fameux trou. Et je tombe sur cet article de décembre 2018 https://speleo-mandeure.fr/spip.php?article867. Et voilà notamment ce que j’y lis "Faut dire que ces 50 m sont assez éprouvants : le ventre et le dos frottent la paroi, on baigne dans plusieurs centimètres de boue liquide, on ne peut pas tourner la tête, et il n’y a qu’un seul endroit pour faire demi-tour."

Je décide alors de ne rien dire aux plus jeunes pour ne pas les effrayer inutilement.

Le lendemain, samedi, nous voilà en voiture en direction de Montenois. Pour s’y rendre, il faut traverser 4 ou 5 fois le Doubs. Il est partout en cru ! Nous avons vu un garage inondé à Mathay, des jardins et des serres sous l’eau à Bavans et tout le long du parcours, les pistes cyclables au bord de l’eau sont toutes inondées. Pour aller faire de la spéléo dans ces conditions climatiques, il faut avoir une grande confiance en l’équipe !


Encore propres ! Olivier nous prend en photo sur le parking : "Pendant que vous êtes encore propres" nous explique-t-il. ça promet !





Le petit ruisseau coule le long de la doline et plonge directement à pic alors que l’entrée de la grotte est horizontale en bas au fond de la doline. Olivier nous explique que nous n’irons peut-être pas très loin, tout dépendra du niveau de l’eau. Nous voilà "rassurées".





Comme prévu, les 50 premiers mètres sont assez "éprouvants". Et pour cause, il faut y aller à quatre pattes et parfois même en rampant. L’argile est bien mouillée sur tous les côtés, on est déjà dans un bel état ! C’est beau mais difficile de s’arrêter pour prendre des photos. Au bout de ce parcours en position horizontale, un petit "toboggan" très étroit de quelques mètres de hauteur nous attend.



Léa dans le "toboggan"
On ne dirait pas, mais dans ce toboggan, à certains endroits, il est à peine possible de se retourner tellement on touche sur tous les côtés. Ce passage n’est pas recommandé aux femmes enceintes.





Nous voilà au dessus du puits
Nous sommes arrivés dans une petite salle. Au fond, un puits nous attend. Claude est déjà descendu. Cécile attend les débutantes qui veulent s’y lancer.




Coline se rapproche du trou pour voir jusqu’où il va. Elle voit Claude loin en dessous et demande à s’arrêter dans cette salle. Elle n’ira pas plus loin pour aujourd’hui. Léa arrive ensuite. Enthousiaste, elle répond "Bien sûr" quand Cécile lui propose de descendre. Cecile l’attache alors comme il se doit. Et là, c’est le moment où il faut s’asseoir dans le vide. Léa panique légèrement, Cécile la rassure avec toute l’expérience qu’on lui connait ! Après une petite frayeur, c’est parti, Léa est descendu. De mon côté, je ne sais pas si je descendrai ou si je reste avec Coline. Olivier me dit que si je descends, il reste avec elle pas de souci. Je me rapproche alors du trou pour voir de quoi on parle. Et là, je vois Claude et Léa 11 mètres en dessous. "Ah oui quand même !!!". J’hésite un bon coup, je repars même en arrière en disant "non, ça va pas le faire". Et finalement, je me dis que c’est ça la spéléo aussi : surmonter ses peurs en confiant sa vie (oui, oui, vu la hauteur dont il est question, il ne vaut mieux pas tomber !) à une équipe d’experts et quelques cordes solides ! Je me lance. Cécile m’équipe. J’ai les jambes qui flagellent littéralement quand elle me déplace au dessus du vide. C’est vraiment carrément flippant mais maintenant, j’y suis alors c’est parti, je donne du mou à la corde et en dessous, Claude m’assure.



Au fond du trou !
C’est haut quand même !






Léa se fait un masque de boue
Je ne savais pas dans quel état je trouverais Léa au fond du puits. A priori, on peut dire qu’elle s’est bien adaptée ! Elle a décidé de profiter de la boue, pour se faire un petit masque.



Ensuite, c’est Cécile, le breton et la globule qui nous ont rejoint au fond. Impressionnant de voir Cécile descendre les 11 mètres en quelques secondes et 4 coups de corde ! Une vraie pro, sans aucun doute !

Nous décidons de continuer pour voir jusqu’où ça passe. Cécile passe devant. Elle enlève son baudrier. Je les suis sur 10 mètres puis m’arrête dans une petite salle. Cecile qui est devant nous prévient "le méandre est inondé à 50%." Ok, ça ira pour moi, je m’arrête là. J’en profite pour observer les roches de cette petite salle. C’est vraiment très différent de tous les endroits que nous avons déjà visités. J’aimerais bien prendre des photos mais pour une fois, je suis descendue sans mon appareil au regard des risques boueux :-) Alors je regarde, j’observe, ici du karst blanc brillant, là, une pierre noire polie par l’eau, ici du sable qui s’émiette et là, des fossiles marins. Et dire que toutes ces roches se sont formées sous l’eau il y a des millions d’années, ça nous remet un peu les idées en place et nous rappelle qu’on est quand même peu de choses face aux temps géologiques !

Ensuite, il a fallu remonter le puits ! Olivier a lancé l’échelle. "Il manque 2 mètres" lui a répondu Claude. "Alors il va falloir faire sans !" Léa et moi n’étions pas équipées pour remonter sans échelle, qu’à cela ne tienne, Claude et Cecile nous prêtent leur équipement. Je me lance la première. C’était la première fois que je remontais à la pédale. C’est assez sportif mais moins impressionnant que la descente. Et pour cause, je n’ai pas regardé une seule fois en bas pendant la montée, c’est plus sûr !



Pleines de boue !
Et pourtant, nos combis étaient toutes propres et sentaient la lessive avant de rentrer !





Ils ont gagné !
Au jeu du "Qui ressort le plus boueux", ils sont imbattables !





L’oeuvre de Coline
En nous attendant, Coline a modelé quelques morceaux d’argile.



A la sortie de la doline, près de la cabane des chasseurs, se tient une ancienne décharge qui reçoit encore quelques déchets plastiques de temps en temps. En remontant, Coline et moi avons trouvé un trésor que nous avons déterré. Nous n’avons pas pris de photos du trésor, mais nous allons en faire quelque chose et on vous le montrera prochainement, promis !

A la prochaine !


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