Naissance de l’inventaire spéléologique du Doubs
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Un inventaire ( inventus en latin) est une liste exhaustive d’entités considérées comme un patrimoine matériel ou une somme de biens afin d’en faciliter l’évaluation ou la gestion.
HISTORIQUE :
Dans le Doubs, l’ouvrage d’Eugène FOURNIER "GOUFFRES, GROTTES, COURS D’EAU SOUTERRAINS, RÉSURGENCES, etc ..." paru en 1919 est considéré comme le premier inventaire spéléologique.
Les communes classées par ordre alphabétique sont abordées suivant un plan immuable :
– le premier paragraphe traite de la géologie
– le deuxième concerne l’alimentation en eau avec la liste des sources.
– le troisième, si c’est le cas, liste les gouffres et les grottes avec quelques descriptions.
– Un quatrième paragraphe rassemble les découvertes et travaux archéologiques.
On peut se demander comment un seul homme a pu réaliser un tel ouvrage !
En fait, titulaire à la Faculté des Sciences de Besançon, il a su mobiliser ses élèves et quelques amis dévoués (MM Maréchal, Mansion, Virieux, Besson, Poncet, Meynier, Deprat, Rémond, Laurent, ...). Il visitait au cours de chacune de ses campagnes le maximum de cavités, se renseignait auprès des habitants et consignait fidèlement toutes ses observations. Il a d’abord publié les résultats de ses explorations sous forme de "campagnes spéléologiques" annuelles, puis les a regroupé en répertoire par commune.
Inventaire FOURNIER !
MISE A JOUR DE L’INVENTAIRE :
Quelques groupes ont été très actifs avant la première guerre mondiale, certains tenaient des cahiers de sorties, comme l’équipe Wéité, le premier bulletin de club est apparu en 1943.
Puis avec le développement des clubs, les publications ont connu une véritable explosion dans les années 1980.
Il suffisait donc, à l’époque, de se tenir informé des publications, de collecter les nouveautés et de classer et gérer tout ça ... C’est ce qui a été fait par quelques spéléologues doubiens. J’ai personnellement compulsé un inventaire fait de photocopies d’articles classés par commune ...
Mais cette collecte de données non vérifiées constituait seulement une bonne base de travail. Car Il est parfaitement impossible pour une personne, voir un club de parcourir tout le département pour vérifier les accès, les coordonnées, la description, la topographie, ... etc.
Trés tôt, le CDS (créé en 1968) s’est penché sur le problème. Sur le compte rendu d’une réunion publié en 1972, la problématique est très bien posée et tout est dit !
Extrait du bulletin du CDS25 "LES COMMUNICATIONS" n°2 - Novembre 1972
L’INVENTAIRE DU GSAM :
Le GSAM a débuté ses explorations et ses travaux autour de Mandeure et sur le Lomont. Après avoir étudier la bibliographie, vérifié sur le terrain et prospecté en tous sens, le secteur correspondant au canton de Pont-de-Roide était bien ratissé dés 1985. Dans l’ESCARPOLETTE n°7 publiée en 1986, c’est 76 phénomènes karstiques qui sont publiés, dont 23 inédits et 29 ayant subits des travaux GSAM.
On croit bien connaître un secteur ... mais il est toujours possible d’améliorer. Une mise à jour est publiée dés 1987, dans l’ESCARPOLETTE n° 8, avec 91 cavités.
Fort de l’expérience du canton de Pont-de-Roide, le canton d’Hérimoncourt est traité dans la foulée. La publication s’est faite dans l’ESCARPOLETTE n°8, avec 80 phénomènes karstiques et 20 inédits.
L’INVENTAIRE SPÉLÉOLOGIQUE DU DOUBS :
Le CDS25 décide en 1986 de lancer l’Inventaire Spéléologique du Doubs. Tous les clubs sont sollicités et des réunions s’engagent pour définir la stratégie à suivre.
Le département est divisé en 4 zones cohérentes qui feront l’objet de 4 ouvrages publiés les uns après les autres. Ces zones sont également divisées en canton, chacun d’eux étant confié aux meilleurs spécialistes du secteur.
C’est ainsi que le tome I traitant la partie Nord-Est, put rapidement voir le jour en 1988, 2 ans seulement après le lancement.
Le GSAM apportera les cantons terminés de Pont-de-Roide et d’Hérimoncourt, le GSCB le canton Baume-les-Dames parfaitement connu, l’ASCR les cantons en cours de finalisation, de Rougemont, l’Isles-sur-le-Doubs et Clerval. Restent les cantons de la région de Montbéliard, peu karstiques. Ils furent traités par le GSD.
Pour l’anecdote, en ces années pourtant peu éloignées, il n’y avait pas d’ordinateur, encore moins de traitement de textes et les machines à écrire était rares. Tout ce faisait à la main ... Pour réaliser l’index alphabétique des cavités, les auteurs devaient apporter pour chaque cavité de leurs inventaires un carré de papier portant le nom de la cavité suivi de la commune. A l’appel de chaque lettre de l’alphabet, un classement alphabétique était réalisé sur le nom de la cavité, et les petits papiers soigneusement rangés ... Il faut rappeler que cette charmante soirée s’est terminée aux aurores !
Le premier tome édité, une nouvelle dynamique est apparue dans le département, ce qui permis d’imprimer le tome II en 1991, le tome III en 1996 et le tome IV en 2004. Une mise à jour a même vu le jour en 2012, ce qui représente 6439 références.
Il est possible de se procurer les différents tomes à la boutique du GIPEK