Hommage à André POILLET

dimanche 5 avril 2020
par  Olivier
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Remerciements :

Nous adressons nos plus vifs remerciements à Wolfgang Wittenburg pour ses témoignages, le don des photographies et l’hommage émouvant rendu à André Poillet. .
La plupart des photos ont été prises par Wolfgang Wittenburg et Paul Berg, quelques photos noir-blanc possiblement par André Poillet.


Texte de Wolfgang Wittenburg

Revisitant les Années Soixante

Internet nous permet d’aller partout et instantanément où nous désirons, que ce soit dans l’espace géographique ou dans l’espace temps : le présent avec ses nouvelles 24h sur 24 & 7 jours sur 7, le future hypothétique ou bien encore, notre passé.


Un jour, un parfum de nostalgie me faisait réfléchir aux sorties spéléo que j’avais eu le privilège de réaliser avec mes amis du Groupe Spéléo de Montbéliard il y a bien longtemps, dans un autre siècle ...
Est ce que le GSM existe toujours, je m’interrogeai ? Une recherche à l’aide de Google m’apportait non pas le GSM mais le GSAM - le Groupe Spéléo-Archéologique de Mandeure - le GSM n’existant plus. Les présentations faites, Olivier Gallois signalait l’intérêt du club d’apprendre plus des sorties dont j’étais participant dans les années soixante. Bonne idée !


La carte d’affiliation au GSM de Wolfgang

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Regarder, compiler et numériser les anciennes diapositives réveillait les mémoires d’autre fois comme personne - et surtout d’ André Poillet, fondateur et président du Groupe Spéleo de Montbéliard, avec lequel, sans ses efforts rien de cela n’aurait été possible. Il convient donc de faire savoir au lecteur l’origine de l’amitié entre l’association d’un spéléo suisse habitant à Zurich avec le Groupe Spéléo de Montbéliard.


En ce temps, j’étais un des jeunes membres du club qui s’était formé autour du professeur A. Bögli, chef scientifique d’exploration du Hölloch (Trou de l’Enfer), puis considéré comme la grotte la plus longue du monde. Naturellement, je dévorai aussi tout ce que je pouvais lire sur d’autres régions connues pour leurs grottes, en particulier la Franche Comté, et mon désir de les connaitre mieux s’accroissait. De là, il fallait simplement trouver l’adresse du club spéléo français le plus près de la Suisse et leur écrire une lettre.


La réponse de M. André Poillet avec une invitation cordiale revenait par retour du courrier, et une ou deux semaines plus tard il m’accueillait le 2 mars 1962 entouré de ses amis spéléo à la gare de Montbéliard. Ce fut le commencement d’une amitié très longue avec la famille Poillet. Sa femme Jeanne aussi était une spéléo avertie, et nous accompagnait souvent avec leur enfant Dominique, en ce temps-là un peu trop jeune pour entrer les grottes.


André Poillet et les membres du GSM faisaient tout leur possible pour nous associer à leurs sorties spéléologiques. Et mon ami spéléo suisse, Paul Berg, et moi étions présent dès que nous avions la possibilité de participer.
Il était donc normal en retour, et avec grand plaisir, de lui permettre avec d’autres amis français, une exploration à ’notre’ Hölloch (Trou de l’Enfer) qu’ils visitaient le 3 & 4 décembre 1966. Le récit émanant de la plume d’André est ici.


Je n’oubliai pas mon amitié avec la famille Poillet même après avoir émigré au Canada en 1967. Et je me surviens de leur périple de voyageurs-explorateurs que la famille Poillet avait entrepris à la retraite d’André. Ils avaient visité plusieurs pays étrangers, en outre le Québec et aussi camper dans les Rocheuses Canadiennes pour enfin arriver chez nous à la côte du Pacifique.
Que de bons souvenirs !


J’espère que mes brefs récits de nos sorties spéléo en Franche Comté et les photos ci-après serviront comme témoignage et rendent hommage à un homme dévoué à la spéléologie locale, mon ancien ami, André Poillet.



Sorties de Wolfgang dans le Massif du Jura Français de 1962 à 1966

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Méticuleusement, Wolfgang note dans son journal, la liste de ses sorties, avec le Groupe Spéléo de Montbéliard et parfois seulement avec son ami suisse Paul Berg dans les grottes et gouffre du Massif du Jura Français de 1962 jusqu’à 1966. Ce qui permet ce fidèle et émouvant témoignage.


Sommaire :


Sommaire :








3 mars 1962, Grotte de Bournois, (Malatière) avec GSM, André Poillet, Jeanne Poillet, Henri Gutknecht, René Rivet et Roland Colin


La Malatière fut ma première visite dans une grotte du massif du Jura français. L’entrée est un puits circulaire (4 x 3 mètres) d’une profondeur d’à peu près 5m d’où continue une grande galerie. Nous observions beaucoup de chauve-souris et plus nous pénétrions dans la grotte, plus la galerie était ornée de jolies formations calcaires. Bientôt il fallait ramper par une galerie étroite qui nous conduisait dans une grande salle décorée de plusieurs colonnes calcaires très jolies. Après cela, après avoir rampé, progressé dans la boue, passé par des salles remplies de stalactites et stalagmites et progressé par une partie particulièrement étroite qui - selon dire de mes guides a même dû être agrandi pour permettre son passage (chatière ouverte en 1957 par le SC VESOUL débouche dans une vaste galerie appelée le "Métro") - nous entrions dans une grande galerie d’une longueur de plusieurs centaines de mètres avec beaucoup de belles formations constituées aussi d’excentriques et des formes ressemblant des grandes méduses. La galerie commençait à s’abaisser finalement et à aboutir par de l’’argile. Qui sait, peut-être y-a -t-il une continuation ? Selon André Poillet ça sera un projet pour l’été. Le soir finissait avec un souper et du bon vin français chez les Poillet et sa présentation de diapositives d’autres grottes de la région avant de me reconduire à mon hôtel.



Jeanne Poillet et Henri Gutknecht





Roland Collin à gauche & René Rivet à droite

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      4 mars 1962 4 mars 1962 Gouffre de Petit Siblot, avec GSM, André et Jeanne Poillet, Henri Gutknecht, Bernard Nominet et sa femme et un autre membre du GSM.

      Exploration d’un gouffre très différent de celui de Bournois mais néanmoins aussi impressionnant.
      Un petit trou en forêt difficile à trouver, c’était l’entré du gouffre de Petit-Siblot. À l’aide d’une échelle de câble aluminium, nous descendions environ 7m sur une plate-forme d’où on aperçoit le vide et une grande salle. De là, une seconde échelle de 15-20m nous attendait. Henri, Jeanne, Bernard avec sa femme, l’autre copain dont le nom m’échappe, et moi descendions au fond sur le talus couvert de concrétions calcaires puis nous descendions à pied une autre vingtaine de mètres. Les stalagmites ici sont comme une pile d’assiettes rangées d’une façon irrégulière ce qui est le résultat de l’hauteur d’où tombent les gouttes d’eau. J’estimais la dimension de cette salle, mesurée du fond à une hauteur de 40m, d’une longueur de 70m et d’une largeur de 60m. Au fond de la salle s’amassaient les éboulis tombés du plafond. Nous grimpions de l’autre coté sur quelques pas pour entrer dans une galerie courte mais avec de jolies formations calcaires. La galerie finit par une obstruction d’éboulis où se présente aussi un projet futur du GSM. La pluie tombait sur le plateau après que nous étions remontés à la surface . Il fallait retourner à Montbéliard et en partageant une bouteille de Champagne nous disions nos au-revoir car j’avais un train à prendre pour la Suisse.

A gauche : Henri Gutknecht descendant au gouffre, André Poillet tenant la corde


A droite : Formation calcaire au fond du gouffre

Au fond du gouffre, de gauche à droite : Henri Gutknecht, Bernard Nominet, sa femme, puis Wolfgang et Jeanne Poillet


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27 mai 1962, Grotte de St. Suzanne, avec GSM, André Poillet et d’autres amis du GSM, courte sortie pour visiter cette grotte au bout d’un grande falaise.

L’entrée se trouve à la base d’une falaise et est assez imposante, mais après plusieurs mètres la galerie devient étroite et débouche dans une diaclase boueuse d’argile. On entend un ruisseau. Nous arrivions dans une salle avec une large cheminée, mais tout était très boueux et ça continuait pour une autre cinquantaine de mètres. Nous observions le ruisseau que j’avais déjà vu couler avant qu’il ne disparaisse par un trou. La rivière revoit le jour à peu près 5 m plus bas dans une fontaine. Le temps était beau, nous continuons un peu plus dans la grotte, mais la boue devenait de plus en plus lourde et gluante. Nous nous décidions à sortir.



Porche de la grotte

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      22 juillet 1962, Gouffre de Granges-Mathieu, avec GSM, André Poillet, René Rivet, Henri Gutknecht, Paul Berg, sortie pour faire des photos (noir/blanc en ces temps)





      À 7 heures on se retrouve à la maison des Poillet, et nous partons pour le hameau de Granges-Mathieu dans les environs de Besançon. ’Casse-croute’ en route, arrivée au gouffre à onze heures du matin et descente à l’aide des échelles en aluminium pour une vingtaine de mètres, arrivant sur un cône d’éboulis. D’ici commence une grande galerie qui finit par une obstruction de rochers, mais de l’autre coté il y avait une petite ouverture fermée par d’une grille munie d’une serrure.


      (La raison de cette mesure était d’abord parce que le Gouffre de Granges-Mathieu avait la répuitation d’être ’la plus belle grotte de la Franche Comté’ en ce temps et la commune avait le projets de l’améliorer pour le publique. Naturellement c’était aussi pour empêcher l’entrée de ceux qui pourraient endommager les splendeurs de cette grotte. La commune confiait la tutelle du Gouffre de Granges-Mathieu à un ancien spéléo de Belfort, M. René Ehinger connu par son surnom ’Le Trappeur’ mais aussi par sa pipe. Il est juste de se rappeler ici la générosité de M. Ehinger qu’il étendait à tous les spéleo désirant visiter ’sa grotte’. Son nom sera toujours lié avec celui du Gouffre de Granges-Mathieu.)


      André ouvrait la serrure, et après cette entrée, la galerie s’ouvrait bientôt et prenait de la hauteur. On se croyait au fond d’une gorge. Bientôt elle s’arrêtait par une obstruction d’éboulis, mais une échelle de fer nous permettait de monter ’la gorge’ et de continuer. De là, la grotte devient de plus en plus féerique, des stalactites et stalagmites partout. La galerie s’agrandit pour atteindre des salles gigantesques d’une hauteur que j’estimais à une trentaine de mètres et d’une largeur de 20 mètres. Les formations calcaires sont parfois comme un labyrinthe souterrain. À quelques endroits, if faut passer par des partie étroite pour arriver dans une autre salle magnifique, mais le mieux se réserve pour la fin : Une salle qui surpasse toutes les autres en grandeur et qui présente un véritable forêt de très grand stalagmites. Un vrai régal pour les yeux ! Nous en profitons pour prendre beaucoup de photos, non pas seulement comme souvenir, mais aussi pour régaler d’autres personnes avec cette beauté.




De gauche à droite : à identifier, André Poillet, à identifier, tournant le dos, René Ehinger du club des spéléo belfortain, qui avait la tutelle de Granges-Mathieu, puis René Rivet, tournant le dos - à identifier, Paul Berg, Wolfgang Wittenburg
Le photo avait été probablement prise par Henri Gutknecht




Descente dans le gouffre




Draperies calcaires




A gauche : mi-grotte, grande salle, fusée de lune (notre description)
A droite : mi-grotte, grande salle, Henri Gutknecht




La grande salle et ses forêts de colonnes immaculées





Wolfgang dans un labyrinthe de concrétions





la Grande Salle, forêt de stalagmites. photo pris par Paul Berg


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23-27 juillet 1962, Grotte de Bournois (Malatière), avec mon ami suisse Paul Berg, une excursion pour faire des photos (noir/blanc), camping à l’entrée de la grotte.


Après avoir retrouvé les Poillet chez eux et obtenu des renseignements supplémentaires sur la grotte, nous nous disons au-revoir et partons vers Bournois. Sur place, nous plantons alors notre tente pour quelques jours. Le but de cette excursion était de faire découvrir la cavité à mon ami Paul et d’y prendre des photos. J’ai déjà décrit la topographie de cette grotte plus haut, au cours de la sortie du 3 mars 1962 donc je ne vais donc pas me répéter ici. Il faisait très chaud à l’extérieur, ce qui contrastait d’autant avec la température et l’humidité de la grotte à chaque remontée en surface. Avant de retourner en Suisse, nous revisitions André et Jeanne Poillet chez eux qui, aussi en compagnie de Henri Gutknecht, nous régalaient avec un bon déjeuner en écoutant le récit de notre escapade.



L’église de Soye




L’entrée de la Grotte dans le petit bois avec notre tente
Champs de Blé avec les villages de Soye et Bournois au loin




Wolfgang descends dans le gouffre
Grande salle à mi-parcours




La Grande salle du pilier sous d’autres angles






La partie la plus étroite !
et jolis gours


Formations calcaires en forme de chou fleur et draperies calcaires




rivière souterraine et la grande salle

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26 juillet 1962, Grotte de St. Suzanne, courte visite seulement pour regarder l’entrée et ses environs
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Une courte visite dont le simple but était de montrer l’entrée de cette grotte à Paul. Nous n’y entrions pas, mais je notais que beaucoup moins d’eau sortait de la grotte qu’à l’occasion de ma visite avec le GSM en mai.


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10 novembre 1962, Grotte de la Creuse, avec GSM, André Poillet et René Rivet, visite courte à l’entrée où André Poillet parlait de la tragédie dans cette grotte en 1950 quand 8 spéléo étaient surpris par la crue du fait des pluies excessives et où seulement un membre du groupe échappait sain et sauf. En mémoire nous y mettions des fleurs. (drame de La Creuse ici)
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Nous arrivons à Blamont dans l’après-midi, la veille du douzième anniversaire de la Tragédie de la Grotte de la Creuse, quand 8 spéléo étaient surpris par une crue dont 6 perdaient la vie dans les eaux turbulentes dans la grotte. André Poillet, qui était parmi les sauveteurs du drame, m’informait qu’un des survivants avait quitté la grotte plus tôt. Et que l’autre avait été sauvé parce qu’il avait choisis, malgré l’horreur, de rester dans une petite poche qui permettait juste une espace suffisant d’air après avoir vue ses copains enlevés par la crue en essayant de plonger à travers une galerie basse. Il était finalement sauvé après 29 heures d’une attente terrifiante.
André nous disait qu’il n’avait jamais vu une telle crue depuis cette journée fatale. Maintenant l’entrée de la grotte est fermée par une grille de fer et une plaque commémore la tragédie du 11 novembre 1950. Nous mettons des fleurs en souvenir et partons silencieux et songeurs.
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10 novembre 1962, Trou de la Chèvre, avec GSM, André Poillet et René Rivet, visite courte à l’entrée.
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André arrêtait sa Peugeot sur un chemin forestier au pied d’une forte pente. C’est en haut de celle-ci que se trouve le Trou de la Chèvre. Après notre montée, René me montrait l’entrée d’une dimension totale d’à peu près un mètre couvert de fils de fer barbelé. André disait que cette grotte n’était pas totalement explorée, mais que les travaux avaient du être suspendus à cause du danger d’éboulement. Cela aussi expliquait la présence des fils de fer barbelé.
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10 novembre 1962, La Grotte de La Fouge, avec GSM, André Poillet et René Rivet, visite de l’entrée.
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De l’autre coté du chemin forestier, nous traversons une lisière pour arriver au pied d’une petite falaise. André et René suivaient la falaise et s’arrêtaient près d’un petit trou, à peine plus grand que l’entrée d’une renardière. Au dessus il y avait un signe "Attention : Danger de Gaz Carbonique". André expliquait que le GSM avait déjà exploré cette grotte et que la galerie s’agrandissait un peu après l’entrée mais qu’il y avait aussi des sections avec beaucoup d’eau sans compter le danger de gaz émanant des excréments des renards qui y vivent des fois ainsi que d’autres pourritures. Ensuite, nous rentrions à Montbéliard.

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      11 novembre 1962, La Grotte de la Foudre, avec GSM, André Poillet et René Rivet, 2 autres copains du GSM dont j’avais oublié de noter leur noms, et mon ami suisse Paul Berg.

      Je ne sais pas d’où venait le nom de cette grotte dans les environs d’Uzelle. Peut-être la foudre qui semble plus forte contre les falaises de la petite vallée où est située cette grotte. Nous portions nos échelles, un canot pneumatique et d’autres matériels au pied d’une falaise qui comportait une grande entrée de grotte et plusieurs autres, plus petites, aux alentours.

Selon André Poillet, il y avait encore à découvrir ici. Nous entrons dans la grotte et le plafond s’abaissait jusqu’ à ce que nous finissions par une obstruction de troncs et branches d’arbres. Notre tentative de creuser un passage fut vaine, et nos amis examinant les autres trous ne furent pas plus heureux. Finalement nous retournions aux voitures, un peu désappointés, mais - c’est ça la spéléologie. Il faudra retenter notre chance une autre fois !

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      11 novembre 1962, petites grottes près de Nans, visite de l’entrée de petites grottes et la ruine du château féodal.

      Casse-croûte à Nans et visite de la ruine du château féodal qui semble avoir été creusé dans la falaise près du village où nous visitons aussi quelques petites grottes avec de jolies draperies blanches. Ce qui est intéressant c’est que ces grottes sont dans de la roche de sable et que les draperies sont d’une argile de sable et en conséquence très fragiles. On admirait la belle vue du haut de la ruine sur le village de Nans et un peu plus loin les tours du Château de Bournel.




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      17/18 novembre 1962, Bal donné par le Groupe Spéléo de Montbéliard au Château de Montbéliard

      Les portes s’ouvrirent à 21 heures. Tout était prêt : Henri Gutknecht à la caisse. ’Coco’,(Bernard Nominet ?) sa femme et un autre membre du GSM aux vestiaires, René Rivet, Roger Collin et d’autres à la buvette, M. Reinhard et moi les contrôleurs de billets, Claude Bassi et son ensemble de musiciens, André Poillet en chef suprême. Le bal était un grand succès et la musique et les danses ne finissaient qu’à trois heures du matin. Naturellement ça n’était pas la fin pour les spéléo. Après avoir fini avec la vaisselle et le nettoyage, nous continuons de nous régaler des aliments et du vin. Enfin, retour à la maison de la famille Poillet où Coco, Roland, Henri, André et moi continuions de nous congratuler sur le succès du bal jusqu’à sept heures du matin. Pour terminer, retour chez Henri, mais avec peu de sommeil !
      Mon ami Paul Berg venait de la Suisse me chercher en compagnie de sa femme et sa mère dans l’après-midi pour faire une visite aux grottes aménagées ’Milandre’ et Reclère aux environs de Porrentruy avant de rentrer à Zurich. Encore du champagne avant de dire notre au-revoir à la famille Poillet ! Naturellement, les deux grottes visitées restent des souvenirs un peu nébuleux dans ma mémoire après cette folle nuit.

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8 juin 1963, Gouffre de Granges-Mathieu, avec GSM, André Poillet et des autres copains (total 20-24)
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(voir description de la grotte le 22 juillet, 1962)
Je ne me souviens plus précisément de cette sortie, et malheureusement je ne l’avais pas détaillée dans mon carnet, mais étant donné que l’objectif de cette visite à Granges-Mathieu était de la topographier, c’est à dire mesurer sa longueur et celle des galeries, je suis presque certain que c’était un projet du ’Trappeur’ René Ehinger et son équipe de spéléos belfortains à qui s’ajoutait le Groupe Spéleo de Montbéliard pour les aider.
La pluie tombait en trombe, les nuages se chassaient sur le plateau, et tout le monde était heureux d’avoir fait la descente au gouffre et d’être à l’abri de la grotte. L’eau était évident dans la grotte aussi, non pas par une crue, Granges-Mathieu n’est pas une grotte active, mais par les gouttes ruisselantes du plafond. Notre projet étant terminé vers 16 heures, et nous remontions à la surface. La météo était toujours aussi humide et entretemps la rivière Loue était en crue et avait inondé plusieurs des maisons de Chenecey-Buillon. Le Doubs était également en crue mais n’avait pas débordé de son lit.

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      15 juin 1963, Grotte de Waroly, avec GSM, André Poillet, Paul Berg et un autre ami suisse, Werner Frey.

Il faut parler de plusieurs grottes ici étant donné que l’on trouve plusieurs entrées impressionnantes en pied de falaise. Deux sont seulement composées d’une seule salle chacune, tandis que les deux autres ont une continuation. Bientôt, ces derniers se combinent en une galerie d’une hauteur d’à peu près 3m. En y montant légèrement nous arrivions à une flaque et filet d’eau, les parois pleines d’argile. André nous disait qu’il connaissait cette grotte depuis son dixième anniversaire et que jamais il eût vu de l’eau ici, la raison étant ce fameux mois de juin aussi pluvieux.
Nous continuions à monter, mais la galerie devenait de plus en plus tortueuse et glissants qu’il fallu utiliser la corde. Bientôt la galerie devenait plus basse, boueuse d’argile et selon André deviendrait impassable après quelques tours. Les perspectives n’étant pas encourageantes et nous déjà bien sales, nous décidions de quitter la grotte.


Près de la grotte, de gauche à droite, André Poillet, W.Frey,(?) Paul Berg




A gauche : Galerie avec formations calcaire
A droite : chauve-souris

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      16 juin 1963, Gouffre de Petit-Siblot, avec GSM, André Poillet, Paul Berg et un autre ami suisse Werner Frey, une excursion de photographie souterraine



      (voir description de la grotte le 4 mars 1962)

Réveil à 4h15 pour sortie de notre tente plantée dans le jardin des Poillet, qui nous conduit vers Séchin. Nous n’étions que tous les trois, il était prévu de rencontrer la famille Poillet et d’autres amis après cette sortie près d’une autre grotte, celle du Moulin de la Baume.
Paul et Werner s’étonnaient de l’entrée étroite du gouffre et Paul, encore plus du volume de la grande salle au fond. L’objectif de notre visite était simplement une excursion pour prendre des photos en couleurs et de faire découvrir ce gouffre intéressant à mes amis Suisse.


A gauche : Wolfgang descendant au gouffre
A droite : L’entrée du gouffre de l’autre côté - les pieds



Wolfgang descendant la seconde partie




A gauche : Vue de la descente du fond du gouffre
A droite : Les dimensions : vue du fond au premier plateau




A gauche : Vue du fond du gouffre
A droite : Stalagmites au fond to gouffre<

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A gauche : Paul Berg sur le premier plateau
A droite : Fond du gouffre, stalagmites



Fond du gouffre, Colonne calcaire, Paul Berg



Fond du gouffre, stalactites



Au fond du gouffre, Paul Berg entouré de concrétions encore immaculées


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Une topographie dessinée par Wolfgang de toute beauté !
La suite qui sera découverte en 1974 par le GS Clerval est déjà indiquée ...

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16 juin 1963 Grotte du Moulin de la Baume, avec GSM, André Poillet, Jeanne Poillet et leur enfant Dominique, Roland Collin, Pierrot, mes amis suisses Paul Berg et Werner Frey. Une autre excursion photographique, très boueuse en quelques parties, nous nous décidions de retourner a l’entrée après le ramping par un siphon particulièrement boueux.



La famille Poillet, Roland et Pierrot nous attendaient déjà près de la grotte quand nous arrivions en début d’après midi. L’entrée de la grotte est similaire de celle de Waroly, mais beaucoup plus grande. Nous pénétrions la grotte en compagnie d’André, Roland et Pierrot. La galerie descend rapidement et était de plus en plus humide. Après quelques virages nous passâmes à plat ventre un siphon et après nous nous trouvions dans une salle de bonne dimension qui pourrait devenir une piège en cas de crue. Un peu de ramping en plus et nous entendions le son de la rivière souterraine, mais ne pouvions pas y descendre pour manque d’équipement et aussi manque de temps. André nous informait que la rivière verra le jour à peu près 7km d’où nous étions et qu’il était possible de suivre le courant sur une distance considérable, mais nécessitant d’avoir à disposition plusieurs heures. Seulement à faire si les conditions météo le permettent ! Nous sortirent de la grotte à 17 heures.


Dans le proche d’entrée



Près de la grotte, Roland Collin avec Dominique, fille de la famille Poillet, à la voiture, Jeanne Poillet, Paul Berg ramassant quelque chose, puis debout André Poillet et Pierrot (?)

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      22 /23 juin 1963

      Congrès National de Spéléologie à Sörenberg, canton Lucerne, ou se trouve la ’Neuenburgerhöhle’ (Grotte des Neuchâtelois, qui l’avaient découvert), avec Paul Berg et d’autres membres de l’ ASACH (Hölloch) et GSM.

      Les représentants du GSM étaient son Président André Poillet, sa femme Jeanne Poillet et leur enfant Dominique, puis Roland Collin, René Rivet et Bernard Nominet avec sa femme. La France était en outre représentée par le Spéleo Club de Vesoul et par le fondateur de la Société Spéléologique de France en personne, M. Robert de Joly !, venant de Paris pour parler de l’Aven d’Orgnac et montrer au participants un film impressionnant de l’Aven Orgnac ’Beautés souterraines’. Le Professeur Bögli donnait une présentation en diapositives sur le Karst. Ces présentations étaient les ’desserts’ après les conférences officielles du Congrès.
      Le lendemain, le 23 juin, le Spéléo Club des Montagnes Neuchâteloises organisait une sortie dans la Grotte des Neuchâtelois qui est située beaucoup plus en hauteur que le village. Et bientôt il fallait abandonner les voitures et aller à pied sur un sentier raide jusqu’au bout d’une grande falaise où se trouvait l’entrée de la grotte. La galerie conduisant à l’intérieur est basse d’abord et il faut ramper. Mais très vite, on a besoin d’une échelle après quoi les galeries deviennent très hautes mais pas plus large que deux bras étendus.
      Ce fut une sortie intéressante mais courte parce que tout le monde devait penser au temps du voyage de retour, particulièrement les Français.

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      6 juillet 1963 Gouffre de Poudrey, (grotte aménagé pour le tourisme), avec Oscar Wüest et Peter Weber, des amis suisse, en route pour Granges-Mathieu.
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      C’est une grotte aménagée pour le tourisme, une entrée de gouffre ressemblant un peu à Granges-Mathieu et conduisant par des escaliers dans une grande salle ronde d’une hauteur d’ à peu près 60m et une largeur de 110m. Les concrétions y sont grandes et importantes sauf pour quelques exceptions de formations plus délicates. Ce qui impressionne le plus ce sont les dimensions de cette salle, et elle permet un joli tour et une bonne introduction aux visiteurs du monde au dessous de la Franche Comté.

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      7 juillet 1963 Gouffre de Granges-Mathieu, avec Paul Berg, Oscar Wüest, Peter Weber et ’Le Trappeur’, M. René Ehinger, le gardien de la grotte. (voir description de la grotte le 22 juillet 1962).


      Cette sortie était une excursion pour montrer la grotte à d’autres de mes amis spéléo Suisses et pour reprendre des photos en couleurs. André Poillet et le GSM ne pouvant pas y venir à cette date, les arrangements se faisaient avec ’Le Trappeur’. Ainsi, seuls nous quatre montions nos tentes ce soir là près de la grotte. Après un souper au camp assez somptueux et agrémenté même avec du vin français et une visite chez le petit et charmant bistro à Chenecey, nous attendîmes le lendemain pour visiter la grotte.
      À 9h30, descente au fond du gouffre et commencement de pris de vue photographique.. Je notais que la grotte était beaucoup plus sèche que lors de ma visite dernière, particulièrement dans la Salle du Guano. Nos amis étaient émerveillés par la beauté de Granges-Mathieu - et même Paul et moi, qui l’avions déjà vu déjà. Espérons que le rêve du Trappeur d’aménager cette grotte splendide pour le tourisme deviendra réalité un jour !
      Nous sortirent du gouffre à 15h30, et après avoir remercié M. Ehinger pour son hospitalité, nous retournâmes chacun chez nous, lui à Belfort, nous en Suisse.

notre camp sur le plateau, le gouffre est dans le petit bois derrière les tentes



groupe de spéléos



Descente dans le gouffre, Oscar Wuest






La première grande galerie




Échelles de fer pour monter mi-grotte






mi-grotte, un passage étroit, Peter Hotz











mi-grotte, labyrinthe de formations calcaires




mi-grotte, René Rivet







grande salle, forêt de stalagmites

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14 juillet 1963, Visite de la famille Poillet et Henri Gutknecht chez Paul et moi à Zurich

Il faisait très beau temps et étant donné que c’était la Fête Nationale en France, la famille Poillet répondait favorablement à notre invitation en venant nous voir à Zurich. Nous leur faisions visiter la ville de Zurich, goûtions des gourmandises suisses chez Paul et moi et passâmes un joli dimanche ensemble.



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29 septembre 1963 Gouffre de Poudry, avec GSM, André et Jeanne Poillet avec enfant Dominique (en surface), Roger Collin, René Rivet, Bernard Nominet (?), Henri Gutknecht, Paul Berg et Christian Werner, un autre ami suisse.

Comme pour la plupart des grottes, les routes d’accès deviennent des chemins, puis des sentiers et enfin un champ à traverser. Le gouffre se trouve dans un petit bois, et bientôt les préparatifs commençaient pour descendre un fond de la profonde cavité ; treuil, communication téléphonique, échelles. Henri Gutknecht descendait le premier avec le téléphone. Après quinze mètres, il mis pied sur une pile de tronc d’arbres et d’éboulis d’où continue sur un angle de 75 degrés, un puits d’une trentaine de mètres, débouchant dans une galerie ressemblant à un petit canyon. Henri prenait sa position comme opérateur du téléphone sous un abri de roche. La communication téléphonique était nécessaire étant donné que chaque descente provoquait des chutes de pierres.
Tous les spéléos qui voulaient explorer étant arrivés à ce point, nous descendions alors la galerie, enchevêtrées de tronc d’arbres, de rochers et d’os d’animaux. Elle aboutit dans une grande salle. La descente, toujours raide, continuait sur un grands éboulis. Arrivant au bout de la salle, on trouve un petit trou. Nos amis français y glissaient une grande échelle d’aluminium, et le premier des spéléos disparaissait par cette fissure, pieds en avant. Quelle surprise après avoir passé ce trou étroit : Mes pieds sur l’échelle, ma tête sorti, je me trouvais dans le vide, sortant du plafond au dessus d’une salle immense qui surplombait 40m de vide, où je voyais les lampes de mes amis en bas ! La descente était plus facile que la remontée, je m’en souviens bien !
Il y a quelques concrétions au fond, mais pas de suite. Nous prenions des photos et bientôt commencions notre remontée. J’étais le dernier à remonter. Voyant disparaître la lumière de mon copain par le trou au plafond, un silence profond commença à m’envelopper, une silence interrompu seulement par mon souffle et par le bruit des gouttes d’eau s’écrasant sur le sol depuis la longue distance du plafond. Un épais silence. Enfin - la corde de sécurité fut jetée d’en haut et arrivait à moi. Je remontais avec soulagement. Le soleil semblait briller plus fort encore en revenant à la surface et les sourires de mes amis étaient encore plus joyeux.
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Photo de gauche : Préparation pour la descente, Dominique regarde ce qui ce passe, de gauche à droite : Tournant le dos Roland Collin, René Rivet à l’ombre, à genou au treuil André Poillet, tournant le dos Werner Christian, ami suisse.
Photo de droite : Dominique, filles des Poillets, au téléphone




Photo de gauche : Henri Gutknecht descendant au gouffre
Photo de droite : Échelle dans la première section




Stalagmites à mi-parcours et talus d’éboulis, entre les deux sections d’échelle



étroite ouverture pour entrer en haut de la seconde section d’échelle




Photo de gauche : La seconde section d’échelle, 45m, du fond du gouffre
A droite : La second section d’échelle, une autre prise de photo




A gauche : Stalagmites au fond du gouffre
A droite : Werner remontant la seconde section


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Une topographie dessinée par Wolfgang de toute beauté !

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9 novembre 1963, Grotte des Cavottes, avec GSM, André Poillet, Roger Collin, Bernard Nominet, René Rivet et d’autres amis du GSM, et mon ami suisse Paul Berg.


Un vent fort soufflait à travers le paysage quand nous nous préparions à rentrer dans la grotte. L’entrée débute par une descente raide et rapidement il fallait continuer courbé et même en ramping. Plusieurs autres galeries étaient possibles et comme dans la Grotte de Bournois (Malatière), la galerie principale commence par une pente, et en sortant au milieu de grands rochers, nous nous trouvions dans une salle de dôme. La grotte était très sèche jusqu’à là. La fissure verticale et étroite que nous suivions ne montrait aucune une trace d’humidité excessive. Aucune concrétion. Roland Collin expliquait que cette grotte labyrinthique d’une longueur d’à peu près 4 km se situe sous une couche ne permettant pas la percolation d’eau dans la grotte, et que c’était la raison de l’absence de stalactites et stalagmites.
Nous descendions sur nos échelles d’aluminium un petit ressaut pour entrer dans de grandes galeries en forme de gorges souterraines, d’une hauteur de peut-être une vingtaine de mètres.
Nous suivions la galerie la plus à gauche et bientôt Paul et moi pensions à quelques similitudes de section avec ’notre’ Hölloch (Trou de l’Enfer) en Suisse : notamment les épaisses couches d’argile seches. Des fois il fallait continuer à genou et grimper par des fissures après quoi la galerie s’élargissait de nouveau où elle ressemblait même à une grande porte orientale. J’étais sur le point de commenter que c’était la grotte la plus sèche et propre que je n’avais jamais vue, quand... Bientôt le sol et les parois devenaient humides et on pouvait observer quelques flaques. C’était la fin de cette série de galeries sèches. Nous regardions Bernard Nominet disparaître derrière un grand bloc où nous trouvions un puits en forme de trou de serrure. Les échelles fixées, Bernard, qui connaissait la grotte, descendait le premier. Notre point d’observation nous permettait de le voir descendre et d’observer la réflexion et les ombres sur les parois humides d’un puits d’une vingtaine de mètres. C’était le passage le plus bas de la Grotte des Cavottes.
René Rivet et Roland Collin restaient en haut tandis que nous autres descendions sur l’échelle au fond du puits. Quelle différence là bas ! Tout ce qu’on touchait, était soit humide ou boueux. Bientôt il n’était plus possible de se tenir debout mais fallait continuer de façon courbé, puis à plat-ventre. La galerie ne mesurait pas plus que 30 cm en hauteur et la boue d’argile rendait le ramping de plus en plus désagréable. Bernard et les autres amis du GSM décidaient enfin de retourner. Il y avait simplement trop d’eau et de boue pour continuer l’exploration. En attendant la remontée de l’échelle du puits, il fallait faire attention à l’argile boueuse tombant de ceux qui était sur l’échelle. Le pauvre Bernard était si sale qu’il prit un bain dans un étang près de la grotte !




Groupe de spéleos après sortie
Photo de droite, de gauche á droite : 2 personnes à identifier, Paul Berg et Bernard Nominet, Roland Collin




La grande galerie




A mi-parcours




Seconde descente à l’échelle




Wolfgang à plat ventre dans une section étroite et boueuse



Depuis le fond du gouffre


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11 avril 1964, Creux Serré, avec GSM, André Poillet, Roland Collin, Paul Berg.

La grotte est située aux environs de St. Hippolyte, près de la frontière suisse, l’entrée s’effectue par un puits d’une dizaine de mètres aux échelles. Après avoir franchi quelques éboulis nous arrivions dans une salle décorée de concrétions calcaires puis dans une galerie avec une sculpture extraordinaire de la Vierge formée par l’eau et les dépôts calcaire. Bientôt nous nous trouvions au pied d’une paroi de 10 M. Roland l’escaladait le premier et y mit une échelle pour nous faciliter la montée. En se faufilant au travers des d’éboulis et par une fissure, nous arrivions dans une galerie basse avec des flaques d’eau claire et décorée de jolies concrétions calcaires. La galerie continuait sa montée et après plusieurs virages, nous atteignions la fin de la grotte. Nous prenions note de la présence d’araignées et aussi du léger courant d’air. André nous faisait remarquer que la surface se trouvait non loin derrière l’obstruction en fond de grotte, et que les araignées accèdent ici par des fissures entre les rochers.
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A gauche : Descente, Paul Berg et à droite : Roland Collin à mi-parcours




Formation calcaire et la Vierge

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      12 avril 1964, Grotte du Château de la Roche, sur les conseils d’André Poillet, avec Paul Berg.



Malheureusement, André Poillet et nos autres amis du GSM étaient empêchés de participer à cette sortie . Ils avaient été sollicités pour aider les gendarmes dans leur enquête concernant un cadavre qui avait été trouvé au fond d’un gouffre près de Maîche (gouffre du trou Berthold à Damprichard) le 4 avril par des spéléos Suisse, et que la police suspectait avoir été la victime d’un meurtre.

Le nom de la grotte est pris d’un château médiéval qui y était jusqu’au XVI siècle. La porte de la grotte est vraiment énorme, comme un tunnel ou un gare de chemin de fer. Après à peu près 150m la galerie commence de s’abaisser et de descendre, on entends le son de la rivière souterraine. A quelques pas nous y arrivions et nos bottes ayant une taille suffisante, nous pouvions d’abord suivre sa course en marchant, mais bientôt l’eau devenait trop profond et il fallait utiliser notre canot pneumatique à deux personnes. Quelquefois il était nécessaire de tirer le canot à travers d’éboulis et après nous, si le niveau d’eau était assez bas, jusqu’à un endroit d’où un tunnel plein de stalactites continuait. En chemin nous voyions plusieurs crevettes de grotte (nyphargus stygius) La rivière devenait plus profonde encore et il fallait nous asseoir dans le canot. De plus en plus il était difficile de nous manoeuvrer sous le plafond de stalactites, même en nous couchant plat au fond du canot. Enfin un barrage de stalactite nous bloquaient d’ascendre la rivière plus loin et il nous fallait retourner. D’après le rapport d’André il serait possible de monter la rivière à peu près d’un kilomètre, jusqu’à un siphon, mais seulement si le niveau d’eau le permette ce qui n’était pas le cas lors de notre sortie.
Nous essayions de suivre la rivière un peu plus en bas de notre point de d’entrée, mais on est bientôt empêcher de continuer plus par un siphon. L’eau de la rivière revoit le jour pas trop loin à la bouche de ce que s’appelle La Grotte de la Serpente Blanche où il s’écoule de la cavité à travers une chute.


La falaise ou se trouve la grotte et la résurgence de la rivière souterraine




L’impressionnant porche et la rivière souterraine



A gauche : Wolfgang en canot pneumatique
A droite : Paul en canot sur la rivière



Passage trop bas pour remonter plus haut la rivière


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Pas de sortie en Franche Comté durant l’été et l’automne 1964
étant donné que j’habitais de mai 1964 jusqu’eu juin 1965 à Paris où j’étais stagiaire dans une entreprise commerciale tout en continuant mes études de la langue française. En ce temps je faisais des sorties avec le Spéleo Club de Paris dans la Grotte de la Jacqueline aux Carrières de Bas-Caumont et visitait aussi la Carrière de Pissefontaines.

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13 et 14 novembre 1965, Grotte de Saint Catherine, ave GSM, André Poillet et d’autres amis du GSM, et mon ami suisse Paul Berg.


Il faisait beau, l’air du matin était clair mais très froid malgré le soleil, une couche de neige recouvrait le sol. Tel fut le paysage, quand nous arrivâmes au grand porche de la grotte après avoir marché quelques minutes par la forêt depuis la route. Nous nous arrêtions en lisant la plaque en mémoire d’un jeune spéléo Suisse décédé en tombant de la falaise de nuit, deux ans auparavant, puis entrions dans la grotte.
La galerie qui continuait, ressemble à un petit canyon et en période de crue, la rivière sort de l’entrée. Bientôt il fallait gonfler les deux canots pneumatiques pour progresser plus loin. Notre embarquement nous conduisait par des galeries souvent étroites mais d’une hauteur impressionnante et parfois entrecoupées par des lacs plus larges mais au plafond plus bas, nous progression sur 150-200m avant de laisser le canot. Puis nous marchions 300-400m de plus, et André nous disait que la grotte continuait encore près de 2 km de plus, mais qu’il faudrait passer par plusieurs étroitures. Ayant le choix , nous décidions de plutôt prendre notre temps à photographier davantage cette rivière souterraine.





Au porche d’entrée enneigé



Paul Berg et ami du GSM en préparant le canot pneumatique






Balade en canoé sur la rivière souterraine.

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24 avril 1966, Trou (Creux) Peugier, avec GSM, André Poillet, Paul Rivet, Roland Collin et d’autres amis du GSM


L’entrée du gouffre ressemble à celui du Gouffre de Poudry. Le puits est d’une profondeur d’à peu près 25m, finissant sur un éboulis d’où continue une petite galerie qui s’abaisse rapidement, et se termine par un passage très étroit. Tirer le canot pneumatique, les échelles et une barre à grimper par ce passage était un véritable effort.
Enfin, après une petite salle, la descente se faisait à plat-ventre jusqu’à une galerie d’une hauteur d’à peu près 3m, ornée de stalactites.
Encore une section où il fallait nous courber avant d’aboutir dans une diaclase étroite.
Tout à coup, devant nous, le vide et partout des stalactites.
En jetant des cailloux dans le puits et en écoutant le bruit qu’ils faisaient, ils semblaient tomber dans l’eau profonde.
Les échelles furent mises en place, le canot était gonflé et mis en surface, et le premier de nous descendait l’échelle pour monter directement au canot en bas. Nous le suivions et bientôt nous nous trouvions sur l’autre rive d’un joli lac de couleur bleu-vert. Malheureusement il nous était pas possible, faute d’équipement, de monter la parois devant nous et progresser davantage dans la grotte.

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      24 et 25 juin 1966, Trou (Creux) Peugier, avec Paul Berg, Hans-Jörg Geschwyler, Peter Gschwend et un autre ami Suisses.


      Venant de Zurich, nous arrivions à Montbéliard vers 14h où André Poillet, malheureusement empêché de nous accompagner pour cette sortie, nous laissait des échelles et la barre à grimper. Nous montions notre tente près de la grotte et commencions la descente du puits finalement vers 18h. Après les difficultés déjà décrites dans le rapport plus haut, nous nous trouvions enfin de l’autre coté du lac souterrain. L’escalade de la paroi déjà citée auparavant n’était pas plus facile cette fois, mais Paul réussit et explorait un peu ce qui se trouvait au-delà. En retournant il nous disait avoir trouvé d’autres lacs et des salles avec des jolies décorations de stalactites et stalagmites. Etant donné qu’il était déjà 23h, le choix se présentait de limiter notre sortie à cette position de la grotte où de nous concentrer à la prise de photos. La décision fut prise de privilégier les photos.
      Enfin nous commencions à remonter à la surface à 4h00 du matin et j’étais le dernier à sortir du gouffre à 6h, tout refroidi et fatigué après une longue attente au fond. Un court sommeil, et il était déjà temps de nous préparer à repartir pour Montbéliard, puis la Suisse.





Le paysage près de la grotte




La Descente au lac souterrain



En canot pneumatique sur le lac souterrain



En remontant du lac souterrain

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3 et 4 décembre 1966, Hölloch (Trou de l’Enfer) André Poillet, Claude Scheidegger, Jean-Pierre Kieffer du GSM et Paul Berg


C’était avec un immense plaisir que Paul et moi pouvions - enfin - accueillir André et nos autres amis français chez nous et leur montrer un aperçu de ’notre grotte’, le Hölloch.
C’était une occasion attendue depuis longtemps. Nos amis devraient être bien fatigués une fois retournés chez eux, après ce tour-de-force dans le ’Trou de l’Enfer’ , suivi du voyage en voiture de Zurich à Montbéliard, mais laissons André nous raconter ses impressions de cette sortie (Lire ICI)


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mercredi 17 avril 2024

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