La légende du Puits Fenoz
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LE PUITS FENOZ
CHAZOT
917,82 x 266,62 x 460
Il existe, au sujet du PUITS FENOZ, qui de tout temps a inspiré une certaine crainte dans la région, une assez curieuse légende contée ici par A.NEDEY.
(Extrait de SANCEY ET SES ENVIRONS, P70-72, Besançon 1897)
"Vers 1775, des jeunes gens de CHASOT jouaient aux cartes, le jour de Noël. Il y eut un coup douteux, où l’un d’eux, Jean-Baptiste NOËL, dit Jean SIMON, fut formellement accusé d’avoir triché.
« Si j’ai triché, dit-il, je veux que le diable m’emporte au fond du PUITS-FENOZ ! »
Dans le courant de l’été suivant, Jean SIMON rencontra au village, un étranger, qui le pria de lui enseigner le chemin de VELLEVANS, ce qu’il fit avec complaisance en l’accompagnant jusqu’au bout du village.
Arrivé là, l’étranger lui demande s’il n’y avait pas un puits très curieux à voir. Jean SIMON répondit qu’il était à deux pas, et le conduisit devant la grotte. A ce moment, l’étranger, qui n’était autre que le diable, prit Jean SIMON sur ses épaules, et l’emporta au fond du PUITS-FENOZ, en lui disant « Souviens-toi de la partie de cartes du soir de Noël. »
Ceci se passait le vendredi. La journée du samedi fut assez calme pour Jean SIMON au fond de son puits ; mais, le dimanche, il entendit sonner les cloches pour la messe, et crut que c’était pour avertir la population du danger de l’inondation, car à cette époque, il était d’usage de sonner les cloches quand l’eau commençait à arriver au PUITS-FENOZ. Il se prit alors à trembler, et à appeler au secours, mais ses cris ne pouvaient être entendus. Pendant la messe, des bergers de SANCEY, qui avaient amené leurs bestiaux à VOITRE, vinrent voir le PUITS- FENOZ et y jeter des pierres. Quel ne fut pas leur effroi en entendant des cris de détresse sortir du fond de l’abîme. Ils vinrent à CHAZOT, tout effarés, raconter le fait ; toute la population s’y transporta aussitôt, mais impuissante à porter secours au malheureux. On s’avisa alors de prendre les cordes des cloches, qu’on laissa descendre dans le puits. Jean SIMON s’attacha solidement par dessous les épaules, puis on le hissa et il arriva tout meurtri, au jour, qu’il avait désespéré de revoir.
Je laisse au lecteur le soin de décider de quelle manière Jean SIMON s’était trouvé au fond du puits, mais ce qu’il y a de certain, c’est qu’on l’en a retiré. Cet homme est mort à CHAZOT en 1833, âgé de quatre-vingt-un ans ...
La légende du Puits Fenoz interprétée avec talent lors des Folies du Fenoz à Chazot en juillet 2013
Au centre de la photo, on reconnait le fameux Jean Simon ...
Jean Simon, les cheveux blanchis d’avoir croisé le diable ...
"Si di ne mante, y veu q’lou dialle m’empouoche !" (*)
(*) "Si j’ai dit un mensonge, je veux que le diable m’emporte !"