Spéléo Secours Français
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<<…Contrairement à ce qu’il se passe souvent en montagne, ceux qui s’aventurent sous terre sont très conscients des risque qu’ils courent. Sauf cas exceptionnel, les mesures de sécurité sont très élaborées et chacun fait attention à ce qu’il fait. Le moindre pas, la plus petite progression sont calculées…>>
Extrait d’un article paru dans le journal des armées « TAM » le 8 novembre 1974.
Spéléo Secours Français
C’est le SSF (Spéléo Secours Français) qui a la charge des secours en milieu souterrain. C’est une commission de la FFS, seule fédération de loisirs à gérer ses propres secours, conventionnée avec le Ministère de l’Intérieur et les préfectures depuis 1977.
Il a pour missions :
– La prévention des accidents en milieu souterrain (grottes, gouffres, mines, siphons…)
– La réalisation des secours souterrains, que les victimes soient des spéléologues ou non.
– La formation des sauveteurs, tous spéléos, volontaires et bénévoles qui se forment sur leur temps de loisirs et interviennent avec leurs équipements personnels.
Lors d’un sauvetage, différentes techniques sont mises en œuvre par des équipes spécialisées qui ont chacune une mission bien précise (Equipe de désobstruction/brancardage/transmission/techniques d’équipements/aide à la médicalisation/médecins/gestions de surface /pompage /ASV/ plongée/ évacuation en puits…)
Nous allons ici décrire et expliquer la mission et les différents moyens techniques des équipes de Transmission, ASV et d’Evacuation.
I. Equipe Transmission
Elle doit maitriser parfaitement les systèmes de communication filaires et sans fils utilisés, qu’elle a pour charge d’installer aux emplacements stratégiques (surface, fond, victime) afin de permettre une transmission optimale des informations à l’équipe de Gestion de Surface.
Les moyens usuellement utilisés en surface (portables) ne passant pas sous terre, il est devenu rapidement indispensable de développer des moyens de communication adaptés au milieu souterrain.
Les récents développements révolutionnaires en termes de système de communication souterraine sans fil ont fait ressentir la nécessité de se pourvoir d’un système filaire plus récent et doté de performances à la hauteur de ce que l’on peut attendre en ce XXIe siècle. Vous trouverez ci dessous la présentation des deux systèmes les plus récents :
Le Kit Nicola : Le système de radio Nicola permet de communiquer par transmission d’une onde électromagnétique via le sol. Constitué d’un émetteur/récepteur BLS à porteuse atténuée à 96,9 KHz, d’une autonomie d’environ deux heures avec un coupleur de dix piles LR6, on peut espérer établir des communications de 200m à 1200m d’épaisseur de roche selon la roche rencontrée, les meilleures conditions étant celles où la roche est formée d’un même couche de calcaire compact. Pour optimiser la transmission, l’orientation des antennes (azimut) doit être la même pour toutes les stations. On utilise pour cela une boussole. Le point fort du système Nicola est donc sa rapidité de mise en œuvre (entre 20 et 30min par station) car il n’est pas nécessaire de tirer une ligne téléphonique dans la cavité (système sans fil) C’est en effet dans les premiers instants d’une opération de secours que l’on a besoin d’avoir des informations précises et fiables sur la victime et sa situation. Dans le cas où le secours dure plus longtemps, on installera une communication filaire comme le Spéléophone 2005.
Kit Nicolas
Système Nicolas
Spéléophone 2005 (ou SPL05) : Chaque appareil est autoalimenté par 3 piles LR6 ce qui lui assure une autonomie de plusieurs mois. La connexion se fait sans soucis de polarité par clipsage direct sur le câble à n’importe quel endroit (utilisation de câble bifilaire).On ne distingue pas d’atténuation du signal pour des grandes longueurs de lignes (10km) et on peut l’utiliser en liaison avec le système Nicola par boitier d’interface. Un de ses points fort est la qualité de la communication, qui produit un son clair et puissant pouvant être entendu à plusieurs mètres.
Le spéléophone
II. Equipe ASV (Assistance Victime)
Le rôle de cette équipe, constituée de médecins, infirmiers, ou tout simplement spéléologues est bien déterminé et s’articule en plusieurs phases :
1-Jonction avec la victime et déplacement d’urgence si risque de sur-accident important
2-Réalisation du premier bilan de santé et immobilisation de la victime avant déplacement
3-Déplacement jusqu’au point chaud.
Déconditionnement/Reconditionnement de la victime
4-Bilan complet lésionnel/fonctions vitales/état moral de la victime. Le bilan est ensuite remonté à l’équipe de Gestion de Surface pour permettre ensuite à l’équipe médicale d’affiner son matériel et son intervention.
5-Mise en place des soins, aide au médecin lors de son intervention et accompagnement de la victime lors de son évacuation.
Lors du bilan médical, l’équipe ASV met en place un point chaud (=tente fabriquée à l’aide de couvertures de survies (constituées d’une feuille de mylar (réflecteur de lumière) sur laquelle est coulée un revêtement en polymère et le tout noyé dans une trame en polyamide), chauffées à l’aide de lampes acétylène ou de réchauds) qui permet à la victime d’attendre dans des conditions favorables.
Montage d’un point chaud
III. Equipe désobstruction
L’évacuation d’une civière (Cf plus bas) n’est jamais simple en milieu souterrain, du fait des nombreux passages tels que les puits, les rivières, les salles chaotiques ou les étroitures qui se révèlent être des obstacles au passage d’une civière.
L’Equipe Désobstruction a donc pour mission, grâce à des moyens mécaniques et pyrotechniques de permettre un passage optimal de la victime, tout en prenant en compte l’environnement, la gestion des gaz d’explosion et éventuellement la mise en place d’une ventilation. Il existe pour cela de nombreux moyens, dont l’exploseur.
L’exploseur : Il est destiné au tir d’explosifs à commande électrique de moyenne et haute intensité. C’est un exploseur électronique à condensateur contrôlé par microprocesseur et doté d’un ohmmètre intégré (ce qui permet de vérifier la qualité de la ligne avant le tir), alimenté par 4 piles de type LR6.
Caractéristiques techniques :
– Raccordement de la ligne de tir par bornes de sécurité à pince
– Energie : Mini 10J sur circuit de 10 ohms
– Tension : Mini 300V
– Temps de charge avec batterie neuves : 8s
– Autonomie : environ 500 tirs
– Résistance maxi pour détos MI : 80 ohms (valeur indicative)
– Résistance maxi pour détos HI : 10 ohms (valeur indicative)
L’exploseur
VI. Equipe Evacuation
Progresser sous terre n’est pas une chose facile et évacuer une personne blessée l’est encore moins, c’est pourquoi l’Equipe Evacuation travaille main dans la main avec l’Equipe Désobstruction et a développée différentes techniques d’évacuation, notamment au niveau des civières.
Civière Spéléo TSA : Cette civière est conçue pour le spéléo secours. Enveloppante et dotée d’un excellent brelage, elle est très efficace pour l’immobilisation de la victime. Le fond semi-rigide, les points de suspension et de préhension sont bien étudiés et offrent de nombreuses possibilités d’évolutions : verticale, horizontale, incliné, portage à 6, luge…
Civière Spéléo NEST Petzl : Version rénovée de sa grande sœur TSA, la civière NEST a été conçue pour le secours spéléo. Elle se positionne dans tous les axes, est prévue pour être employée dans toute configuration exiguë ou confinée et constitue un poids moindre pour le portage.
Lors d’une évacuation, le blessé est allongé, sanglé dans un baudrier complet qui le maintien en sécurité et vêtu d’un vêtement Hollofil pour une bonne protection thermique. La civière est prévue pour être portée par les équipiers grâce à 8 poignées lorsque les galeries sont sans agrès. Une plaque en Téflon couvre le dos de la civière, ce qui lui assure une certaine rigidité et permet de faire glisser le brancard sur le sol. La civière peut aussi être éventuellement posée sur un canot pour traverser un plan d’eau.
Pour pus d’informations sur les civières :
Pour en savoir plus sur le SSF : http://ssf.ffspeleo.fr/