La grande Raie - FALLON
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Aujourd’hui, la Grande Raie se présente comme un canyon par l’abrupt de ses parois rocheuses, sa profondeur et son étroitesse.
Longueur : 80 m, profondeur dans la partie la plus profonde : environ 14 m, largeur : de 2,5 à 4 m.
Dans la partie sud, les parois de calcaire massif sont arrondies, polies, comme si un puissant ruisseau avait coulé ici pendant quelques millénaires …
Il n’en a pas toujours été ainsi, la Grande Raie a été mise au jour grâce au travail des mineurs de fer du XVI au XIXème siècle.
Coté sud ...
La grande raie se situe dans l’étage géologique de l’aalénien inférieur. L’aalénien est le premier étage stratigraphique du Jurassique moyen ou Dogger dans l’ère Mésozoïque. Il se situe entre les étages Toarcien (Jurassique inférieur ou Lias) et Bajocien. Il s’étend de -175,6 ± 2,0 à -171,6 ± 3,0 millions d’années.
Le fond ...
Le mode de formation de la grande Raie est certainement lié à l’action de mouvements géologiques.
Pendant l’Ère secondaire, jusqu’à la fin de la période jurassienne, la région était entièrement recouverte par la mer au fond de laquelle se sont déposées des couches superposées, très épaisses, de sédiments variés, principalement des grès, des marnes et des calcaires. Pendant la dernière partie de la période jurassienne (Jurassique supérieur), la sédimentation a engendré surtout des calcaires. A la fin du Jurassique, la mer se retire et abandonne la région pendant toute la période crétacée. En effet, on ne connaît pas de dépôt d’âge crétacé dans la région. Les roches émergées, principalement les calcaires du Jurassique supérieur, sont alors soumises au phénomène de karstification : les eaux de pluies s’infiltrent, circulent dans les fissures et, par dissolution et érosion, creusent dans la partie supérieure des calcaires, des entonnoirs, des cavités, des poches, des conduits plus ou moins importants, selon un processus tout à fait comparable à celui qui s’est développé à l’époque quaternaire, et qui se poursuit encore actuellement, responsable des nombreux gouffres, grottes, dolines qui parsèment les régions calcaires du Jura.
Vue du fond ...
Au début de l’Ère tertiaire, plus précisément à l’Eocène, des conditions climatiques particulières favorisent l’altération chimiques des terres émergées. Cette altération libère et engendre des produits argileux et ferrugineux qui, entraînés et transportés par les eaux de ruissellement, viennent finalement se déposer dans les creux, à la surface des calcaires et dans les cavités (karts) creusées dans la roche. C’est de cette manière que se sont formés les gisements de minerai de fer du secteur. Les argiles sidêrolithiques, à grains de limonite représentent ainsi des résidus d’altération chimique déposés à l’Eocène dans le karst creusé dans les calcaires du Jurassique supérieur, pendant la période crétacée.
L’extrémité nord ...
Le minerai qui fut exploité, sur le territoire, ici à ciel ouvert, mais aussi par puits et galeries, et qui alimentait la forge de Fallon, appartient au "sidérolithique". Ce terme général (du grec sidêros : fer, et lithos : pierre) évoque et caractérise des formations géologiques sédimentaires, ferrugineuses, qui se sont formées et déposées pendant une époque correspondant à la limite entre l’Ère secondaire et l’Ère tertiaire, plus précisément à l’Eocène.
Dans la région, il s’agit d’argiles particulièrement riches en hydroxydes de fer (ou limonite) existant sous deux formes :
– en imprégnation diffuse de la masse argileuse (appelé “bolus”) à laquelle elle confère sa couleur caractéristique ocre à rouge- sang ;
– en grains arrondis (ou pisolithes), noyés dans l’argile. Ces grains, de 1 mm à 15 mm de diamètre présentent une structure concrétion- née, la limonite s’étant déposée en couches concentriques autour d’un “germe” constitué par un grain de sable ou un petit débris de roche.
Les grains de limonite constituaient la partie intéressante du minerai, la gangue argileuse, stérile, étant éliminée par lavage.
La proportion des grains de limonite était très variable d’un gisement à l’autre et même à l’intérieur d’un même gisement. Le plus souvent comprise entre 30% et 50% elle pouvait atteindre parfois 70% ou, au contraire devenir insignifiante, voire nulle.
Le minerai, lavé produisait jusqu’à 40% de très bonne fonte.
La partie la plus profonde ...